mardi 6 février 2024
dimanche 7 janvier 2024
mercredi 27 décembre 2023
lundi 25 décembre 2023
samedi 23 décembre 2023
mardi 12 décembre 2023
samedi 7 octobre 2023
Sans là-bàs
Je me lève parfois, en mesurant les pasqui tracent derrière moi la ligne d'un combatque je voudrais cassant, m'arrachant aux débats,domptant les entrelacs, où s'affadit la voix.La ligne dessinée me paraît assurée,les revers écrasés consistent sous mes pieds,le vivant aligné est comme désamorcé,alors je crois marcher vers un lieu destiné.
Et puis je m'aperçois, en regardant deux fois,que la voie parcourue n'est que trop bien connue,que rien n'est entrevu qui n'était déjà suqu'aucun déplacement n'est en somme advenu.Tous ces points enfilés sont les mêmes revenus,tandis qu'un écran plat m'offre panorama,et qu'en guise d'horizon, je me cogne aux néons.Dans un piètinement, j'ai crû tracer sillonmais à tourner en rond je devais mon aplomb.
Désormais je ne perçois nul tintement de voixnul appel, au loin, n'ordonne mon canevaset je n'entends plus rien que l'écho de mes pasqui forcent le silence, sonnant avec fracassans qu'aucune symphonie ne résonne là-bàs.
mercredi 9 août 2023
Inter-mi-temps
J'avais crû voir brillerDans tes yeux maquillésLa lueur d'un éveilOù je puisais merveillesJe me tenais prostrée,A ton regard, figéeJusqu'à ce que secousseNe vienne à ma rescousseM'envoie d'un pas dansantDans la valse aux tourmentsJ'avais crû bien des foisA de réels émoisJ'avais pensé parfoisQu'il n'y avait plus que toi.Mon retour dans le tempsDemeure intermittentDès lors qu'à mes tympansRésonnent les battementsDe ces rythmes soudésEn ces moments glacésOù je me délectaisDe mon être effacéDe ma voix suspendueDans l'écho attendu.
lundi 7 août 2023
samedi 5 août 2023
Les hommes ont soif ?
S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai ne t'en vas pas.
Il n'y a plus ni vue ni mer
Et l'eau ne me désaltère pas.
Je bois sans soif à mon trépas
Je m'illusionne de ces coups bàs
Je vais, je viens, je me questionne,
J'entoure le lieu de mes cent pas
Puis je navigue en biais, serpente
Retourne au point d'où je ne suis pas.
S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai reviens vers moi
Rejoins le lieu, je ne t'attends pas.
vendredi 4 août 2023
A-Verso
Sur ce chemin, cahin-cahot
Je trotte au pas d'un nain pied-bôt
Sans rien savoir du bout des maux
Puis je m'élance vers le très haut
Et je trébuche, sur le carreau.
Pas de miracle, pas de joyaux
Que l'horizon pour seul crédo
Je m'impatiente à son pipeau
Qui m'abandonne à mon bourreau
Me tue, métrangle et, de facto
Me pointe à vue, toujours verso.
dimanche 30 avril 2023
dimanche 24 juillet 2022
lundi 6 juin 2022
dimanche 12 septembre 2021
samedi 24 juillet 2021
lundi 21 juin 2021
samedi 1 mai 2021
dimanche 31 janvier 2021
mercredi 30 décembre 2020
Silence vivant...
" En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours [...]
Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n'est
pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l'obscurité
et les jours par les nuits, c'est un voyage imprévisible entre des lieux qui
n'existent pas [...]
Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes
le jour où je n'aurai plus que le silence pour défendre mon
inviolabilité,
car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence
vivant ".
(Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à
rassasier)
jeudi 19 novembre 2020
samedi 31 octobre 2020
Personne ...
Personne ne te connaîtet quand tu meurs,ils se glissent dans les manteaux,pour t'ensevelir.
N'oublie jamais ça !
Personne n'a besoin de toiet quand tu meurs,ils battent le tambouret tiennent leur langue.
N'oublie jamais ça !
Personne ne t'aimeet quand tu meurs,ils enfoncent ton mal du payset le rentrent dans la terre.
N'oublie jamais ça !
Personne ne te tue,mais quand tu meurs,ils te crachent dans ta chope de bièreet tu dois payer.
Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)
mardi 18 août 2020
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
rien de ce tourment qui m’épuisait
comme la poésie qui portait mon âme,
rien de ces mille crépuscules, de ces mille miroirs
qui me précipiteront dans l’abîme.
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit
que j’ai dû traverser à gué comme le fleuve
dont les âmes sont étranglées depuis longtemps par les mers,
et tu ne sais rien de cette formule magique
que notre Lune m’a révélée entre les branches mortes
comme un fruit du printemps.
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
qui me chassait à travers les tombeaux de mon père,
qui me chassait à travers les forêts plus grandes que la terre,
qui m’apprenait à voir des soleils se lever et se coucher
dans les ténèbres malades de ma tâche journalière.
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
du trouble qui tourmentait le mortier,
rien de Shakespeare et du crâne brillant
qui, comme la pierre, portait des cendres par millions,
qui roulait jusqu’aux blanches côtes,
au-delà de la guerre et de la pourriture avec des éclats de rire.
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
car ton sommeil passait par les troncs fatigués
de cet automne, par le vent qui lavait tes pieds comme la neige.
Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)
jeudi 16 juillet 2020
dimanche 12 avril 2020
samedi 11 avril 2020
samedi 7 mars 2020
jeudi 27 février 2020
Sillon sonore
J'entends au loin, vaguement,
tinter la glorieuse cloche de ces menues victoires
qui ont bâti pour moi la motte dérisoire
d'où je m'efforce encore,
difficultueusement,
de m'arc-bouter.
Ridicules combats, minuscules éclats.
Le son des camouflets
retentit bruyamment
et c'est dans son écho
que se module alors,
imperceptiblement,
l'intonation criante de ma voix déchirée.
lundi 27 janvier 2020
vendredi 27 décembre 2019
dimanche 8 décembre 2019
dimanche 25 août 2019
dimanche 11 août 2019
mardi 9 juillet 2019
dimanche 30 juin 2019
A mon ami, l'unique
Quelques trente cinq ans après toi, je reprends ces lignes que tu avais inscrites au dos d'une photo :
" Quant a celui qui lésine, affecte de la suffisance
Et tient la plus grande profession de foi pour un mensonge
Nous le pousserons vers la plus grande gène
Sa fortune ne lui servira a rien
Quand il sera précipité dans l’abîme."
( Sourate XCII, La nuit)
" Quant a celui qui lésine, affecte de la suffisance
Et tient la plus grande profession de foi pour un mensonge
Nous le pousserons vers la plus grande gène
Sa fortune ne lui servira a rien
Quand il sera précipité dans l’abîme."
( Sourate XCII, La nuit)
Je sais désormais qu il me faudra mentir, cacher, trahir pour honorer ma profession de foi et demeurer le "cœur pur". Vérité, colère, justice ne me seront plus d'aucune aide.
Je n'aurai aucun ami, à part toi, le ciel ne me sera d'aucun secours, je ne me laisserai divertir par aucune illusion, ni traverser par aucun affects autres que ceux censés servir ma cause.
Car je retrouve là une cause, une origine et une fin, et tout mon corps se dresse en sa direction.
vendredi 21 juin 2019
dimanche 9 juin 2019
samedi 4 mai 2019
lundi 11 février 2019
Double farce !
Cette semaine encore, j'ai dû me compromettre avec le monde et participer de ses ignobles farces.
Ce qui me déçoit le plus, c'est que je ne parviens plus à en rire. La scansion du rire ne peut plus me séparer de moi-même et m'arracher, l'espace d'un instant, à cette mascarade.
Tout se passe comme si mon désarroi, mon écoeurement, ma colère, mon incroyance n'étaient encore que des effets de scène, comme s'ils signaient, au fond, mon adhésion profonde, mes liaisons secrètes avec le monde. L'esprit de sérieux avec lequel je m'échine à le démasquer, le débusquer, en dénoncer la duplicité, m'inscrit de fait dans ce décor, que je ne fais que refléter, réfléchir à l'envi.
Cet esprit de sérieux confine bien sûr au grotesque.
Alors pourquoi ne pas consentir à ce grotesque, pourquoi ne pas me résoudre à m'y abandonner vraiment, à m'en imprégner, m'en revêtir, m'en repaître même, pour coopérer, collaborer avec le monde à le pousser dans ses plus absurdes penchants ?
dimanche 10 février 2019
"Où ?"
Devant moi, je ne vois rien. Derrière moi, le monde s'est presque totalement effondré, laissant la scène à quelques spectres qui continuent d'y agiter ridiculement leurs hochets.
Rien à gauche, rien à droite. En bas, rien ; rien non plus en haut.
Je m'épuise à provoquer des commencements, à faire surgir l'espace, le lieu de mon déploiement. Et tandis que je persiste à me cogner contre le monde, dans l'éspoir d'y creuser mon empreinte, et pour entretenir le simulacre de mon existence, je bute, à chaque assaut, contre une myriade de façades en carton. Je me réalise alors coincée dans l'obscur cagibi d'une vie obstinément vouée à produire les signes de sa présence, sans jamais pouvoir l'habiter.
dimanche 13 janvier 2019
mercredi 2 janvier 2019
samedi 10 novembre 2018
Une vie à exécuter...
"La vie n'est rien que l'exécution d'une peine, me dis-je en moi-même, il faut que tu supportes l'exécution de cette peine. A perpétuité. La vie est un établissement pénitentiaire avec très peu de liberté de mouvement. Les espèrances se révèlent un faux raisonnement. Si tu es libéré, au même instant, tu entres de nouveau dans le même établissement pénitentiaire. Tu es un détenu et rien d'autre. Si on te met dans la tête que ce n'est pas vrai, écoute et tais-toi. Considère qu'à ta naissance, tu as été condamné à la détention criminelle à perpétuité et que la faute en revient à tes parents. Mais ne leur fais pas de reproches faciles. Que tu le veuilles ou non, tu as à suivre à la lettre les règlements qui règnent dans cet établissement pénitentiaire. Si tu ne les suis pas, ta détention criminelle sera aggravée. Partage ta détention criminelle avec tes codétenus mais ne te ligue jamais avec les surveillants"
(Th Bernhard, Le froid)
"La vie n'est rien que l'exécution d'une peine, me dis-je en moi-même, il faut que tu supportes l'exécution de cette peine. A perpétuité. La vie est un établissement pénitentiaire avec très peu de liberté de mouvement. Les espèrances se révèlent un faux raisonnement. Si tu es libéré, au même instant, tu entres de nouveau dans le même établissement pénitentiaire. Tu es un détenu et rien d'autre. Si on te met dans la tête que ce n'est pas vrai, écoute et tais-toi. Considère qu'à ta naissance, tu as été condamné à la détention criminelle à perpétuité et que la faute en revient à tes parents. Mais ne leur fais pas de reproches faciles. Que tu le veuilles ou non, tu as à suivre à la lettre les règlements qui règnent dans cet établissement pénitentiaire. Si tu ne les suis pas, ta détention criminelle sera aggravée. Partage ta détention criminelle avec tes codétenus mais ne te ligue jamais avec les surveillants"
(Th Bernhard, Le froid)
(Th Bernhard, Le froid)
Avec pertes et fracas...
Toute notre vie, nous courons, comme des perdus, après des sensations infantiles : sensations d'être aimé, inconditionnellement, d'être protégé, secouru, de posséder même quelques puissances magiques ; et toute notre vie nous sommes voués à nous fracasser, par à coups successifs, contre les rocs de l'inhumanité, du désintérêt, de l'impuissance, de l'exclusion et de la simple exploitation de notre personne.
Et ce jusqu'à ce que toute sensation infantile nous ait définitivement déserté, que notre désir de vivre s'en trouve radicalement épuisé. Alors il nous faut refonder notre existence, chercher une autre cause, nous abreuver à une autre source...
Suivre le moindre petit ruisseau, nous satisfaire de gouttelettes.
mardi 6 novembre 2018
Les "coûte-pas-cher" ne valent rien !
Ils étaient encore là, hier, devant moi, exposant impudemment leur insignifiance.
On les achète pour presque rien, les "coûte-pas-cher". Un simple simulacre de connivence, qui laisse accroire, "Moi, le Maître, je m'intéresse à toi" suffit à aveugler et retourner n'importe lequel de ces "mange-merde".
Tous poursuivent sans cesse, et sans réel égard pour quelque autre valeur, leurs tous petits intérêts. Dont le plus central, celui qui oriente en fait toute leur existence: se rendre intéressant aux yeux du plus intéressant des intéressants, l'intéressant entre tous, l'intéressant auto-proclamé !
Ne pointe t-on pas aux enfants, pour tenter de contrecarrer ce qui s'annonce déjà comme une nature funeste : "Cesse de faire ton intéressant !" ?
Peine perdue ! Il n'y aura jamais que cela qui les intéresse....
samedi 3 novembre 2018
jeudi 1 novembre 2018
samedi 20 octobre 2018
lundi 8 octobre 2018
samedi 22 septembre 2018
dimanche 9 septembre 2018
lundi 20 août 2018
Crime inavoué
Tout semble les bousculer, presque les affecter,
mais rien ne les dérange, véritablement.
Assignés à demeurer,
non conscients d’être rivés
au si lourd collier des plates vérités
qu’ils tentent de masquer sous le spécieux prétexte
de leurs tâtonnements.
Que de doutes apparents, et d’humilité feinte
pour tenter d’occulter l'exquise commodité
de leur inqualifiable désengagement.
Confinés, dans l’exigu carcan des motifs en carton
jamais ils n’outrepassent les trop proches con-fins
de leur indécrottable subordination ;
voués à se repaître de triviales opinions
dont ils se parent, se vêtent, jusqu’à sembler lestés
du tranquillisant poids de la normalité.
Ainsi peuvent-ils en force, en toute impunité
torpiller tout élan, déjouer à chaque instant,
tout risque d’émergence du féroce vivant.
mercredi 25 juillet 2018
Crime imparfait !
Me voilà assise là,
parmi eux,
Dépitée, décentrée, déportée de moi-même.
J'essaie de reproduire les gestes,
de simuler les rictus,
les sourires,
de mimer les grimaces,
de dire les mots, les mots des autres...
Pourtant j'échoue encore à m'effacer totalement,
j'y suis, malgré moi,
emportée par mes detestations,
mes indignations,
mes inadéquations
Le meurtre demeure imparfait,
et je reste là,
empêtrée de mon être !
lundi 23 juillet 2018
jeudi 24 mai 2018
Volte face, en pleine face
" Longtemps nous ne voyons qu'un côté d'une personne parce que, par instinct de conservation, nous ne voulons pas du tout voir l'autre côté, pensai-je,
jusqu'au moment où, subitement, nous voyons tous les côtés de cette personne
et alors, nous sommes écœuré, pensai-je"
(Th Bernhard, Des arbres à abattre)
vendredi 4 mai 2018
dimanche 22 avril 2018
samedi 21 avril 2018
lundi 2 avril 2018
jeudi 22 mars 2018
Sur le droit chemin ...
Rejoindre le chemin qui se dessine au fil de mes pas
et que je défriche et déchiffre en marchant.
Ressaisir le sens de ce qui se trouve sans être cherché,
ce dont la recherche même annule la trouvaille.
Consentir à ce qui vient,
qui n'est pas le tout venant
mais ce qui vient à ma rencontre,
me débusque et me fait émerger à moi-même
dans un tranquille étonnement.
lundi 12 mars 2018
vendredi 9 mars 2018
L'heure du crime...
"L'heure est peut-être venue pour moi
de faire l'unique effort de regarder ma vie.
Je me vois au milieu d'un désert immense.
Je surgis de ce que je fus hier intensément,
j'essaie de m'expliquer à moi-même
comment je suis arrivé là où je suis."
(Pessoa, le livre de l'intranquillité)
samedi 24 février 2018
Inscription à :
Articles (Atom)