lundi 11 février 2019

Double farce !


Cette semaine encore, j'ai dû me compromettre avec le monde et participer de ses ignobles farces.
Ce qui me déçoit le plus, c'est que je ne parviens plus à en rire. La scansion du rire ne peut plus me séparer de moi-même et m'arracher, l'espace d'un instant, à cette mascarade.
Tout se passe comme si mon désarroi, mon écoeurement, ma colère, mon incroyance n'étaient encore que des effets de scène, comme s'ils signaient, au fond, mon adhésion profonde, mes liaisons secrètes avec le monde.  L'esprit de sérieux avec lequel je m'échine à  le démasquer, le débusquer, en dénoncer la duplicité,  m'inscrit de fait dans ce décor, que je ne fais que refléter, réfléchir à l'envi. 

Cet esprit de sérieux confine bien sûr au grotesque. 

Alors pourquoi ne pas consentir à ce grotesque, pourquoi ne pas me résoudre à m'y abandonner vraiment, à m'en imprégner, m'en revêtir, m'en repaître même, pour coopérer, collaborer avec le monde à le pousser dans ses plus absurdes penchants ?

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