samedi 10 novembre 2018

Une vie à exécuter...



"La vie n'est rien que l'exécution d'une peine, me dis-je en moi-même, il faut que tu supportes l'exécution de cette peine. A perpétuité. La vie est un établissement pénitentiaire avec très peu de liberté de mouvement. Les espèrances se révèlent un faux raisonnement. Si tu es libéré, au même instant, tu entres de nouveau dans le même établissement pénitentiaire. Tu es un détenu et rien d'autre. Si on te met dans la tête que ce n'est pas vrai, écoute et tais-toi. Considère qu'à ta naissance, tu as été condamné à la détention criminelle à perpétuité et que la faute en revient à tes parents. Mais ne leur fais pas de reproches faciles. Que tu le veuilles ou non, tu as à suivre à la lettre les règlements qui règnent dans cet établissement pénitentiaire. Si tu ne les suis pas, ta détention criminelle sera aggravée. Partage ta détention criminelle avec tes codétenus mais ne te ligue jamais avec les surveillants"

(Th Bernhard, Le froid)



Avec pertes et fracas...





Toute notre vie, nous courons, comme des perdus, après des sensations infantiles : sensations d'être aimé, inconditionnellement, d'être protégé, secouru, de posséder même quelques puissances magiques ; et toute notre vie nous sommes voués à nous fracasser, par à coups successifs, contre les rocs de l'inhumanité, du désintérêt, de l'impuissance, de l'exclusion et de la simple exploitation de notre personne. 

Et ce jusqu'à ce que toute sensation infantile nous ait définitivement déserté, que notre désir de vivre s'en trouve radicalement épuisé. Alors il nous faut refonder notre existence, chercher une autre cause, nous abreuver à une autre source... 

Suivre le moindre petit ruisseau, nous satisfaire de gouttelettes.





mardi 6 novembre 2018

Les "coûte-pas-cher" ne valent rien !


Ils étaient encore là, hier, devant moi, exposant impudemment leur insignifiance. 

On les achète pour presque rien, les "coûte-pas-cher". Un simple simulacre de connivence, qui laisse accroire, "Moi, le Maître, je m'intéresse à toi" suffit à aveugler et retourner n'importe lequel de ces "mange-merde".

Tous poursuivent sans cesse, et sans réel égard pour quelque autre valeur, leurs tous petits intérêts. Dont le plus central, celui qui oriente en fait toute leur existence: se rendre intéressant aux yeux du plus intéressant des intéressants, l'intéressant entre tous, l'intéressant auto-proclamé !

Ne pointe t-on pas aux enfants, pour tenter de contrecarrer ce qui s'annonce déjà comme une nature funeste : "Cesse de faire ton intéressant !" ?

Peine perdue ! Il n'y aura jamais que cela qui les intéresse....

Sur les trottoirs....


Hier matin, croisé sur le trottoir une immondice peinturlurée !
On peut bien toujours tenter de se dissimuler derrière un masque coloré, 

cela ne fait pas oublier les relens de caniveau qui émanent de sa personne, 

et au final, on revêt, véritablement,  la tête de l'emploi !

samedi 3 novembre 2018

Ne jamais retourner au bal masqué...


Le choix d'avancer, seule. Chacun n'étant voué qu'à s'aimer soi-même.
Ce que l'on nomme, hypocritement, amour n'est que le déguisement, plus ou moins habile, plus ou moins perenne, d'une écoeurante exploitation de l'autre, à ses propres fins.

jeudi 1 novembre 2018


Répugnante accommodation


"La sentimentalité de ces gens, qui leur rend tout si commode, 

est le malheur du monde"


(Th Bernhard, Extinction)

samedi 20 octobre 2018

Démasqué !


"Les personnes cessent de nous plaire quand nous n'avons plus de secrets pour elles."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

A contretemps...


"Nous obtenons tout ce que nous voulons, 

anachroniquement."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

lundi 8 octobre 2018

En-saignement

"C'est seulement quand la tête saigne
que la couronne trouve sa véritable assiette"


(Th Bernhard, Simplement compliqué)


samedi 22 septembre 2018

Lot de consolation ?


"Aussi certaine que soit la mort, elle ne nous console pas d'être vivants, 

comme la vie ne nous console pas de la mort, aussi vivants que nous soyons."


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

dimanche 9 septembre 2018

A la faveur d'un désamour...


"Les faveurs que nous font les personnes que nous n'aimons pas 

se transforment en clés qui ouvrent les portes closes de notre intimité"


(S. Ocampo, Sentinelles de la nuit)

Et souvent la faveur consiste dans le désamour même...

lundi 20 août 2018


Crime inavoué



Tout semble les bousculer, presque les affecter,
mais rien ne les dérange, véritablement.
Assignés à demeurer, 

non conscients d’être rivés 

au si lourd collier des plates vérités 

qu’ils tentent de masquer sous le spécieux prétexte 

de leurs tâtonnements.

Que de doutes apparents, et d’humilité feinte 

pour tenter d’occulter l'exquise commodité 

de leur inqualifiable désengagement.

Confinés, dans l’exigu carcan des motifs en carton

jamais ils n’outrepassent les trop proches con-fins 

de leur indécrottable subordination ;
voués à se repaître de triviales opinions
dont ils se parent, se vêtent, jusqu’à sembler lestés
du tranquillisant poids de la normalité.
Ainsi peuvent-ils en force, en toute impunité
torpiller tout élan, déjouer à chaque instant,
tout risque d’émergence du féroce vivant.


mercredi 25 juillet 2018

Anti-vautour


Pas même un charognard, pas même un existant 

qui s'abreuve et s'enivre 

au festin des dépouilles.


Tout juste ce cadavre,

qui se sustente des vivants,

l'Anti-vautour,  le vrai connard.


Définitivement, 

l'anti-vautour ne vaut pas le détour


LVRACONNARD


Crime imparfait !


Me voilà assise là, 

parmi eux,

Dépitée, décentrée, déportée de moi-même.

J'essaie de reproduire les gestes,

de simuler les rictus,

les sourires,

de mimer les grimaces,

de dire les mots, les mots des autres...

Pourtant j'échoue encore à m'effacer totalement,

j'y suis, malgré moi,

emportée par mes detestations,

mes indignations,

mes  inadéquations

Le meurtre demeure imparfait,

et je reste là,

empêtrée de mon être !

A l'abri dans "le palais de cristal"...


Qu'ils se repaissent de mes blessures...

de toutes les blessures 

étrangères.

Qu'ils se rassurent, ils sont heureux, oui, tellement heureux, 

bienheureux...

Qu'ils savourent enfin leur privilège, 

le bonheur d'être morts, 

protégés,

exemptés d'une existence !

jeudi 24 mai 2018

Volte face, en pleine face





" Longtemps nous ne voyons qu'un côté d'une personne parce que, par instinct de conservation, nous ne voulons pas du tout voir l'autre côté, pensai-je, 

jusqu'au moment où, subitement, nous voyons tous les côtés de cette personne 

et alors, nous sommes écœuré, pensai-je"


(Th Bernhard, Des arbres à abattre)

dimanche 22 avril 2018

Décomplexé !


"Quand il y a tant de bêtise
avoir peur est pervers mon enfant"



(Th Bernhard, Les apparences sont trompeuses)

samedi 21 avril 2018

Amour infini...


"L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches"


(L.F. Céline)

jeudi 22 mars 2018

Accord discordant



" La seule façon de nous trouver en accord avec la vie, 

c'est d'être en désaccord avec nous-mêmes."


F. Pessoa (Le livre de l'intranquillité)

Sur le droit chemin ...


Rejoindre le chemin qui se dessine au fil de mes pas 

et que je défriche et déchiffre en marchant. 

Ressaisir le sens de ce qui se trouve sans être cherché, 

ce dont la recherche même annule la trouvaille. 

Consentir à ce qui vient, 

qui n'est pas le tout venant 

mais ce qui vient à ma rencontre, 

me débusque et me fait émerger à moi-même 

dans un tranquille étonnement.

lundi 12 mars 2018

Écorchés vifs...



"Le mensonge allonge les oreilles, la vérité les écorche"



(Proverbe corse)

vendredi 9 mars 2018


L'heure du crime... 


"L'heure est peut-être venue pour moi 
de faire l'unique effort de regarder ma vie. 
Je me vois au milieu d'un désert immense. 
Je surgis de ce que je fus hier intensément, 
j'essaie de m'expliquer à moi-même 
comment je suis arrivé là où je suis." 



(Pessoa, le livre de l'intranquillité)

lundi 5 mars 2018

dimanche 18 février 2018

Les trois sœurs : l'étroit serre !


Hier soir : "les 3 sœurs" de Tchéchov servie par Simon Stone... De quoi vomir son époque. Contemporanéisation de tout, aplatissement, survisibilisation du quotidien sans aucune césure, beaucoup d'agitation, de bruits, ambiance de fête foraine !


L'imposture de la vie oui, de l'amour, la trahison des rêves, la tragédie de l'existence, sans doute... mais aucune déchirure, aucune ouverture où venir loger son humanité profonde, a-temporelle, dégagée des carcans imaginaires et idéologiques, des poncifs du présent...Oubli de la césure, oubli de la présence. Un présent omniprésent qui s'érige contre la présence libre de tout présent !

dimanche 7 janvier 2018

Artiste-traître ; triste-maître ; sinistre-être

 

"Exprimer contre un conjuré le fâcheux soupçon qu'il ne vous trahisse 

- et cela dans le moment même où l'on commet soi-même une trahison - 

c'est un chef-d’œuvre de malice, parce qu'on occupe l'autre de sa personne et le force 

de tenir lui-même, pendant un temps, une conduite exempte de soupçons et ouverte, 

si bien que le véritable traître s'est rendu les mains libres."

 

(Nietzsche, Humain, trop humain)

Nombrilisme

 

 

 

" Deux personnes dont la vanité est également grande, se rencontrant, conservent par la suite une mauvaise impression l'une de l'autre, parce que chacune était si occupée de l'impression qu'elle voulait produire sur l'autre que cette autre ne faisait aucune impression sur elle ; toutes deux s'aperçoivent enfin que leur peine est perdue et en imputent la faute à l'autre "


(Nietzsche, Humain, trop humain)