dimanche 16 novembre 2025

 Fôret...Fôret de haute futaie !



" La liberté est fille des forêts. C'est là qu'elle revient quand ça va mal"
(R. Gary)

mardi 12 août 2025

dimanche 8 décembre 2024

 Rappel de l'Oiseau



Je me suis longtemps demandée, 
Quand existeras-tu ? Quand apparaitras-tu ? 
Naitras-tu de l'herbe, émergeras-tu de l'inconnu, 
Ou n'es-tu qu'un impossible lendemain ?
Je me suis longtemps demandée, 
Et lorsque j'ai sondé les miroirs de l'étang, 
Je me suis éparpillée parmi les bris des miroirs. 
Je n'ai pas retrouvé mon visage en éclats. 
Je t'ai vu, Toi. 
Et quand j'ai tendu mes mains, pour toucher ton visage
Les traits de ma dernière illusion se sont effacés 
Tu t'es éparpillée comme les miroirs de l'étang 
Et sur l'eau est demeuré, 
Un oiseau mort. 
Il est mort mon oiseau, je le sens. 


(Samih El Kassim)

dimanche 21 avril 2024

 Pas la main ...

"Je m'en allais par des sentiers humides, bordés, suivant le vieil usage, de hauts talus en terre qui muraient tristement la vue. L'herbe rase, les mousses mouillées, les branches nues sentaient l'hiver. A tous les coins de ces chemins, de vieux calvaires étendaient leurs bras gris ; ils portaient des sculptures naïves, retouchées bizarrement par les siècles : les instruments de la passion, ou bien des images grimaçantes du Christ."


Pierre Loti, Mon frère Yves

mercredi 3 janvier 2024

samedi 7 octobre 2023

 Sans là-bàs


Je me lève parfois, en mesurant les pas
qui tracent derrière moi la ligne d'un combat
que je voudrais cassant, m'arrachant aux débats,
domptant les entrelacs, où s'affadit la voix.
La ligne dessinée me paraît assurée,
les revers écrasés consistent sous mes pieds,
le vivant aligné est comme désamorcé,
alors je crois marcher vers un lieu destiné.

Et puis je m'aperçois, en regardant deux fois,
que la voie parcourue n'est que trop bien connue,
que rien n'est entrevu qui n'était déjà su
qu'aucun déplacement n'est en somme advenu.
Tous ces points enfilés sont les mêmes revenus,
tandis qu'un écran plat m'offre panorama,
et  qu'en guise d'horizon, je me cogne aux néons.
Dans un piètinement, j'ai crû tracer sillon
mais à tourner en rond je devais mon aplomb.

Désormais je ne perçois nul tintement de voix
nul appel, au loin, n'ordonne mon canevas
et je n'entends plus rien que l'écho de mes pas
qui forcent le silence, sonnant avec fracas
sans qu'aucune symphonie ne résonne là-bàs.

mercredi 9 août 2023

 Inter-mi-temps


J'avais crû voir briller
Dans tes yeux maquillés
La lueur d'un éveil
Où je puisais merveilles
Je me tenais prostrée,
A ton regard, figée
Jusqu'à ce que secousse
Ne vienne à ma rescousse
M'envoie d'un pas dansant
Dans la valse aux tourments
J'avais crû bien des fois
A de réels émois
J'avais pensé parfois
Qu'il n'y avait plus que toi.
Mon retour dans le temps
Demeure intermittent
Dès lors qu'à mes tympans
Résonnent les battements
De ces rythmes soudés
En ces moments glacés
Où je me délectais
De mon être effacé
De ma voix suspendue
Dans l'écho attendu.

samedi 5 août 2023

 Les hommes ont soif ?

S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai ne t'en vas pas.
Il n'y a plus ni vue ni mer
Et l'eau ne me désaltère pas.
Je bois sans soif à mon trépas
Je m'illusionne de ces coups bàs
Je vais, je viens, je me questionne,
J'entoure le lieu de mes cent pas
Puis je navigue en biais, serpente
Retourne au point d'où je ne suis pas.
S'il me raconte un jour un lac
Je lui dirai reviens vers moi
Rejoins le lieu, je ne t'attends pas.

vendredi 4 août 2023

 A-Verso


Sur ce chemin, cahin-cahot
Je trotte au pas d'un nain pied-bôt
Sans rien savoir du bout des maux
Puis je m'élance vers le très haut
Et je trébuche, sur le carreau.
Pas de miracle, pas de joyaux
Que l'horizon pour seul crédo
Je m'impatiente à son pipeau
Qui m'abandonne à mon bourreau
Me tue, métrangle et, de facto
Me pointe à vue, toujours verso.

dimanche 12 septembre 2021

Principe de reversibilité


" Tout comme un sentiment de béatitude excessif annonce l'arrivée de la folie, 

l'impression de sécurité précède le choc violent de la défaite ". 

lundi 21 juin 2021

 La juste hauteur


Ne pas oublier de toujours bien se regarder 

à hauteur de ce nain qu'est l'homme...

samedi 1 mai 2021

 Patate chaude


Il en va de la singularité comme de la vérité. 

Tout un chacun s'en réclame, sans vraiment vouloir y toucher. 

Si par malheur elles vous incombent, 

elles vous resteront sur les bras, 

comme le fardeau dont vous serez continuellement chargé, 

vous, l'éternel pestiféré.

mercredi 30 décembre 2020

 Silence vivant...

" En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours [...]


Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n'est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l'obscurité et les jours par les nuits, c'est un voyage imprévisible entre des lieux qui n'existent pas [...]


Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes
le jour où je n'aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité,
car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant ".
 

(Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier)

jeudi 19 novembre 2020

Lasse de pique : le rebut du rébus 





Les couleuvres que l'on avale goulûment
Nous sortent violemment par les yeux

Qui tente de nous tirer les vers du nez
N'attrape que langue d'Aspic


Langue d'Aspic,

As de pique, 

pic à glace, 

lasse de piques... 


 Ours'Un


samedi 31 octobre 2020

Personne ...


Personne ne te connaît
et quand tu meurs,
ils se glissent dans les manteaux,
pour t'ensevelir.


N'oublie jamais ça !


Personne n'a besoin de toi
et quand tu meurs,
ils battent le tambour
et tiennent leur langue.


N'oublie jamais ça !


Personne ne t'aime
et quand tu meurs,
ils enfoncent ton mal du pays
et le rentrent dans la terre.


N'oublie jamais ça !


Personne ne te tue,
mais quand tu meurs,
ils te crachent dans ta chope de bière
et tu dois payer.


Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)

Tentacules !

Ou quand les temps t'acculent...


mardi 18 août 2020


Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
rien de ce tourment qui m’épuisait
comme la poésie qui portait mon âme,
rien de ces mille crépuscules, de ces mille miroirs
qui me précipiteront dans l’abîme.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit
que j’ai dû traverser à gué comme le fleuve
dont les âmes sont étranglées depuis longtemps par les mers,
et tu ne sais rien de cette formule magique
que notre Lune m’a révélée entre les branches mortes
comme un fruit du printemps.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
qui me chassait à travers les tombeaux de mon père,
qui me chassait à travers les forêts plus grandes que la terre,
qui m’apprenait à voir des soleils se lever et se coucher
dans les ténèbres malades de ma tâche journalière.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
du trouble qui tourmentait le mortier,
rien de Shakespeare et du crâne brillant
qui, comme la pierre, portait des cendres par millions,
qui roulait jusqu’aux blanches côtes,
au-delà de la guerre et de la pourriture avec des éclats de rire.

 

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
car ton sommeil passait par les troncs fatigués
de cet automne, par le vent qui lavait tes pieds comme la neige.


Thomas Bernhard (Sur la terre comme en Enfer)

jeudi 16 juillet 2020

Contre-pied


" Ces bandits, les dieux, ne gagneront pas entièrement la partie - son idée était que les dieux, qui ne perdaient pas une occasion de meurtrir, contrecarrer, gâcher les vies humaines, étaient pris à contre-pied si, malgré tout, vous vous conduisiez avec classe."


(V. Woolf, Mrs Dalloway)

dimanche 12 avril 2020


Commençant, comme en sang...


"Si l'ange daigne venir, ce sera parce que vous l'aurez convaincu, 

non par vos larmes 

mais par votre humble résolution à toujours commencer, 

à être un commençant."


(Rainer Maria Rilke)

samedi 11 avril 2020

The mask 



Mais comment pourront-ils encore ajouter un masque aux masques ?
Ce masque-là les dévoile comme monstres en puissance
Appliquons, à jamais, les mesures de distanciation qui s'imposent !

M'éprouver...


"Pour que je me sois perdue, 
il aurait fallu que je fusse sûre de n'avoir plus besoin de moi."


(M. Sauvageot, "Laissez moi")

jeudi 27 février 2020

Sillon sonore


J'entends au loin, vaguement, 

tinter la glorieuse cloche de ces menues victoires

qui ont bâti pour moi la motte dérisoire 

d'où  je m'efforce encore, 

difficultueusement,

de m'arc-bouter. 

Ridicules combats, minuscules éclats.

Le son des camouflets 

retentit bruyamment

et c'est dans son écho 

que se module alors, 

imperceptiblement,

l'intonation criante de ma voix déchirée. 

Cassant temps
(Qu'à cent ans, le cas s'entend)


Qu'attendre ?
De ce qu'à tendre
Vers l'Un-fini réjoui
Me voilà reconduit
A ce qu'à (l'ex) cendres
Rien ne se produit
Que l'alangui cas tendre
Où tout redevient nuit

lundi 27 janvier 2020

Joue ta vie


Ne perds pas ta vie à poursuivre la vérité

Contente-toi de la jouer...

vendredi 27 décembre 2019

Brouillon de figure

Jusqu'ici je n'ai été que le brouillon de moi-même, et sans doute ne suis-je encore que l'ébauche de ce que le brouillage total de mes traits me permettra d'atteindre.


lundi 23 décembre 2019

Point limite


"Là où est le danger, là surgit ce qui sauve"


(Holderlin)